Itinérance en vélo, Perillos, Tuchan, Paziols, La Tour de France, Estagel, Espyra, Opoul
9716648H Heures
L’aventure à vélo est souvent synonyme de découvertes inattendues et d’efforts récompensés par la découverte de nouveaux paysages. Mon récent périple sur les sentiers de l’arrière pays en est un bel exemple. Voici le récit de cette sortie qui m’a mené à travers les paysages des Corbières et de terrains exigeants, le tout sur deux roues.
Préparation
Lorsque j’ai appris l’événement Gravel Tauch, l’idée d’aller voir me séduit immédiatement, puis cela donne un but à ma prochaine sortie. Sans tarder, je prépare mon vélo, sélectionne mon kit de nutrition composé de trois compotes, deux barres de céréales, quatre gels et trois sachets de boissons isotoniques, et un bon repas le matin. J’évite de trop manger pendant l’effort, je supporte mal gros effort et digestion. Le soir je vais rentrer avec une bonne fringale mais sans aucun coup de mou dans la journée. Côté vêtements, je mise sur l’essentiel : maillot de cycliste (Outlast) et manchettes pour la journée, un t-shirt thermique à manches longues, un sous-vêtement technique et mon kway. Me voilà paré pour l’aventure.
Départ et Première Étape
Je quitte mon domicile et m’élance vers les éoliennes qui marquent le début de mon cheminement. Après un bref passage sur route pour gagner du temps, je rejoins le village d’Opoul. De là, je traverse la forêt brulée pour accéder à la route menant au château, où je bifurque vers un sentier direct à travers la garrigue. À ce moment la, je dégonfle légèrement mes pneus pour une meilleure adhérence, anticipant les 20 kilomètres de terrain cassant à venir. Je grimpe le sentier jusqu’au château, puis le contourne pour emprunter l’ancienne route menant au village abandonné de Perillos.
Exploration et Défis
Cette section me plait particulièrement par son caractère sauvage et isolé, j’adore ce plateau une impression d’être seul au monde. Tout commence assez simplement, mais les choses se corsent à l’approche des ruines d’une ancienne bergerie fortifiée. Un sentier escarpé m’emmène au village abandonné. La montée est rude et j’y laisse pas mal d’énergie, mais le jeu en vaut la chandelle.
Déconvenues et Perseverance
L’ascension vers le montolier de Perillos se révèle facile la piste est propre, c’est ensuite que les choses se corsent le chemin des chasseurs est difficile avec une piste défoncée, ponctuée de gros cailloux et de pentes redoutables. Un faux pas me coûte une chute sans gravité (j’ai trop chargé l’arrière du vélo et j’ai perdu le grip à l’avant). Je poursuis vers le plateau entre les villages de Perillos, Castel Maure et Tuchan, où la piste s’assagit enfin.
Paysages et Réflexions
Les plateaux déserts, parsemés de ruines, offrent un spectacle envoûtant avec les montagnes en toile de fond. Le temps clair me permet d’apprécier pleinement la vue, notamment sur le Canigou et les Corbières. Cette solitude au milieu de la nature, loin de l’agitation quotidienne, a quelque chose de revigorant. La suite de ma trace me réserve des chemins moins fréquentés et plus accidentés, qui disparaissent même par moments sous des herbes et cailloux.
Cheminement et hors piste
Naviguant sur une ancienne trace de route, je réalise soudainement que j’ai dépassé le chemin prévu. Je fais demi-tour, scrutant attentivement les alentours. Finalement, je découvre le chemin dissimulé entre deux buissons, ressemblant plus à un sentier de sanglier qu’à un chemin cyclable. C’est ici que l’aventure prend une tournure plus exigeante : je suis contraint de porter mon vélo, le descendant précautionneusement à bout de bras. À plusieurs reprises, je frôle l’escalade en descendant des rochers, mon vélo fermement retenu à la main. À travers une section envahie par les broussailles, puis un pierrier, je progresse tant bien que mal.
Finalement, le terrain se transforme en une zone de garrigue dense. Par moments, je suis obligé de faire descendre mon vélo devant moi, me frayant un chemin chaotique derrière lui, le postérieur parfois posé au sol. Après cet épisode tumultueux, je retrouve avec soulagement une piste propre que je suis jusqu’au prochain carrefour.
Le mauvais choix
Je reconnais ce carrefour d’une précédente sortie, et ma trace GPS me suggère de tourner à gauche. Cependant, je me souviens que la route en face était nickel, une belle piste forestière. Ignorant mon intuition et suivant ma trace, je prends la piste de gauche qui se révèle être un choix regrettable, s’avérant bien plus longue bien que légèrement plus praticable que le chemin précédent.
Avec chaque mètre parcouru, la piste se dégrade, se transformant en un mélange d’herbe, de cailloux et de pentes abruptes. Je décide prudemment de descendre du vélo et de marcher à côté, évaluant un risque de chute trop élevé.
Un peu de mieux
La situation s’améliore lorsque j’atteins une prairie. Mon GPS indique que la trace continue tout droit à travers cette zone herbeuse. Je décide de suivre le GPS et, à ma grande satisfaction, je trouve une piste en meilleur état. Cela roule mieux, bien que la prudence reste de mise. 2 sauts de clôture plus tard ce chemin me conduit finalement au château de la Nouvelle.
De là, je récupère une petite route qui me mène sur une départementale, facilitant mon trajet vers le village de Tuchan.
Arrivé à Tuchan
Je fais halte à l’événement Gravel Tauch. Je constate que je suis arrivé bien tard, ayant perdu entre une et deux heures entre les kilomètres 25 et 35, cherchant mon chemin, portant et poussant mon vélo à travers des terrains non roulables et tentant de traverser le maquis. Un passage ardu, mais qui ajoutait sans conteste au caractère mémorable à cette sortie. (Je me suis tâté à m’octroyer le titre de « World Champion de la trace pourrite » pour ces 10km)
A travers le plateau de Tuchan
À présent, cap sur le village de Paziols. Initialement, je suis la route départementale, mais je la délaisse rapidement pour une petite route qui serpente à travers les vignes. Arrivé à Paziols, je traverse le village et emprunte un chemin qui me mène à travers la montagne. Me voilà en train de gravir une vallée en direction de la vallée de l’Agly.
Retour sur Piste et Découvertes Inattendues
La montée n’est pas particulièrement raide, mais elle s’étire sur une bonne distance. Le tronçon final sur un singletrack ponctué de marches se révèle être un défi en monté. La progression est ardue, m’obligeant finalement à descendre de mon vélo et à le pousser. Une fois en haut, je découvre que mon itinéraire continue de l’autre côté de la piste que je viens de rejoindre.
Rencontre avec le Singletrack (5km)
Je traverse donc la piste pour emprunter ce nouveau single, qui se révèle être un excellent choix. Le parcours est plaisant, ludique et majoritairement en descente. Toutefois, certaines sections plus techniques me poussent à descendre de mon vélo, notamment un passage escarpé avec des épingles sur une forte pente.
Sans hésitation, je descends de mon vélo et franchis cette section à pied. Puis, je reprends un chemin plus roulant et agréable, qui me conduit vers une piste en direction du village de La Tour de France.
La vallée de l’Agly
Le trajet offre une variété de pistes à travers les vignes jusqu’à un col. Passé ce dernier, une courte section de route m’amène le long d’une voie ferrée où je découvre un autre singletrack, amusant, avec des montées et des descentes ponctuées de marches. Fort heureusement, j’ai encore suffisamment d’énergie pour enchaîner.
La Tour de France et le Retour
Arrivé à La Tour de France, un coup d’œil à ma montre m’indique qu’il est déjà 17h, et il me reste encore un bon nombre de kilomètres à parcourir, environ une cinquantaine, avec un sommet à franchir. Je réalise que je ne pourrais pas terminer à temps sans risquer de rentrer chez moi entre 23h et minuit. Je décide donc de raccourcir mon parcours. Non loin, une piste verte m’invite en direction d’Estagel. Cette piste me permet de rejoindre Estagel puis Espira de l’Agly, où je retrouve ma trace initiale et poursuis mon trajet.
Dernière Étape et Réflexions Finales
Je reprends ma route, serpentant à travers les vignes sur des chemins familiers qui me guident doucement vers le village d’Opoul.
Arrivé à Opoul, un coup d’œil à l’heure me pousse à opter pour la simplicité et la rapidité. Sans hésiter, je prends la route principale et la suis directement jusqu’à la maison. Cette sortie fut une belle escapade avec des moments véritablement sublimes, notamment entre Paziols et la Tour de France. Sincèrement, les paysages rencontrés étaient superbes.
La beauté sauvage des lieux explorés et les défis rencontrés sur le chemin m’ont permis de passer une superbe journée. L’expérience a été enrichissante, et malgré quelques sections de circuit à améliorer, la boucle s’est révélée être une aventure pittoresque. J’ai finalement regagné ma maison vers 20h, fatigué mais extrêmement satisfait de cette balade.
Les péripéties du jour m’ont laissé avec une soif d’aventure encore plus grande.
Cliquez sur la trace pour voir le dénivelé et télécharger le GPX.